J’ai commencé, un jour, par tenir un carnet de balade en sauvegardant mes bouquets sauvages. Chaque page évoquant un lieu, une saison, un moment de vie. Plus tard, j’ai voulu décorer mon appartement de ces souvenirs botaniques en confectionnant mes premiers herbiers encadrés.
Depuis le début de mon aventure avec Chemin des Marettes vous avez été très nombreux.ses à me solliciter pour vous conseiller dans la fabrication de vos herbiers. C'est toujours avec plaisir que je vois que mon amour pour la nature vous inspire et vous donne envie de créer à votre tour. J'ai donc rédigé une série d'articles dans le but de vous initier à la conception d'une oeuvre fleurie. J'ai hâte de les découvrir !
1. L'OBSERVATION
C’est en voulant me replonger dans un vieux roman, il y a quelques années, que je suis tombée sur un petit trésor. Une pâquerette totalement préservée et séchée entre les pages de mon livre préféré. Comme une petite madeleine de Proust, j’ai pu goûter le souvenir d’un été en Normandie, à lire dans le jardin de mes grands-parents. Depuis ce jour, j’aime penser que j’ai le pouvoir de garder les fleurs qui me rappellent des moments précieux.
Comme j’aimerais que le printemps dure toujours… Sa saveur éphémère fait de cette saison un cadeau que nous offre la nature. Toutes les couleurs flamboient, et nos sens se réveillent enfin de l’hiver. Certaines floraisons ne durent que quelques semaines, je pense notamment aux Prunus qui se couvrent de rose pour quelques jours seulement. Heureusement il existe une technique pour conserver ces trésors ! Pouvoir contempler des fleurs de printemps toute l’année, c’est justement ce qui m’a décidée à créer Chemin des Marettes.
Je ne sors jamais de chez moi sans une petite boîte ou un simple sachet en papier pour recueillir les spécimens que je rencontre. En balade, en courses et même en voiture, il n'est pas rare de me voir m’attarder sur un coin de verdure. Prendre le temps de regarder ce qui nous entoure, ce que l’on croise parfois même tous les jours sans y prêter attention.
2. LA CUEILLETTE DES FLEURS
Avant de cueillir une plante, assurez-vous que celle-ci n’est ni protégée ni en voie de disparition. La richesse de notre Flore est ce qui la rend exceptionnelle et nous devons tout faire pour la préserver. Le prélèvement de certaines espèces peut entraîner leur raréfaction, leur disparition, ou pire la dégradation de leurs milieux. Rappelez vous de ne jamais prélever ni le premier ni le dernier individu d'un même endroit. Il existe des livres complets appelés Flores, qui répertorient les espèces en fonction des zones géographiques, mais aussi le site officiel INPN (Inventaire National du Patrimoine Naturel) pour vous aider. Parmi les intouchables on trouve par exemple l’Adonis des Pyrénées, le Mouron à feuilles charnues, l’Androsace petit jasmin, l’Œillet de France, le Géranium à feuilles argentées et bien d’autres. Attention aussi aux plantes toxiques qui sont souvent magnifiques comme la Digitale pourpre, ou l'Aconit.
CHOISIR LE MOMENT IDÉAL
C'est bien connu, il n'y a pas de fleurs sans pluie. Cependant, l'humidité est l'ennemi numéro 1 de leur séchage. En effet, le moment de la cueillette est primordial et va déterminer la qualité du résultat.
Préférez les jours secs, bien espacés des jours de pluie. Évitez la rosée du matin et l’humidité du soir. Choisissez donc le moment où la fleur est épanouie et sèche (on évitera de cueillir les bourgeons qui n'ont pas encore eu le temps d'éclore). Mon moment préféré : la fin de matinée ou le début d’après midi. Il m’arrive aussi d'offrir une seconde vie aux bouquets que l’on m’offre. C’est après avoir profité de leur fraîcheur quelques jours que je coupe celles que j’aimerais garder pour toujours.
Veillez à ne cueillir que la quantité nécessaire, il serait dommage de gâcher. Selon les espèces, les fleurs une fois coupées se flétrissent plus ou moins vite et sont ensuite difficiles à positionner pour le séchage. Ne tardez donc pas à les mettre sous presse ou simplement les faire patienter dans un vase.
COMMENT IDENTIFIER LES SPÉCIMENS ?
Chaque plante a deux noms : un nom scientifique en latin, calligraphié en italique et reconnu de manière internationale et un nom en langage courant, dit “vernaculaire”, qui varie selon les régions et pays. Par exemple le Papaver rhoeas est communément appelé coquelicot mais aussi pavot-coq, pavot des champs, pavot sauvage, poinceau ou encore ponceau.
Pour identifier un spécimen, la Flore est l’outil de référence. Il s’agit d’un ouvrage regroupant l’ensemble des espèces végétales vivant dans un même zone géographique. Il exige une bonne connaissance des plantes et des termes associés (pédoncule, sépale, corolle, étamine, etc). C’est en répondant à plusieurs de ces critères que la Flore vous guidera vers l’espèce recherchée. Pour débuter je vous recommande celle de Marine Cressy La Mini Flore du Jardinier Promeneur
Si vous n’avez pas de Flore sur vous, il existe une super application. Plantnet est un véritable dictionnaire botanique de poche. Il vous suffit de prendre une photo, indiquer s’il s’agit d’une fleur, d’une feuille, d’un fruit, d’une écorce ou d’une plante entière et le tour est joué. L’application vous propose plusieurs résultats possibles se rapprochant au mieux de votre photo.
QUELLES FLEURS CHOISIR ?
Par expérience, on obtient de meilleurs résultats avec les fleurs sauvages plutôt qu’avec certaines que l’on trouve dans le commerce. Les produits utilisés pour leur croissance ou leur conservation altèrent parfois leur pressage. Rien ne vaut les boutons d’or, primevères et autres coquelicots des prairies !
Les espèces naturellement “plates” donnent de bons résultats au séchage car elles conservent leur forme de base. En voici une liste non exhaustive : primevères, pensées, violettes, bourraches, cosmos, hortensias, géraniums, violettes, phlox, anémones de Grèce (photo ci dessous).
Plus la fleur est épaisse, plus elle est chargée en humidité et donc plus difficile à presser. Elle a tendance à moisir et brunir pendant le processus de séchage.
Pour aller plus loin, découvrez les 3 familles de fleurs réparties selon leur difficulté de pressage: les fleurs faciles, les fleurs intermédiaires et les fleurs difficiles. Vous retrouverez dans mon livre tous les conseils nécessaire à leur cueillette et leur pressage pour vous garantir un résultat optimal ! Mon Livre: Secrets de Fleurs Pressées et herbier colorés
Les fleurs jaunes et orangées sont incontestablement celles qui conservent le mieux leur couleur. Boutons d’or, jasmins d’hiver, mimosas, corètes du Japon, cosmos, (voir des exemples d'herbiers aux fleurs jaunes/oranges). Les bleues peuvent pâlir et perdre légèrement de leur éclat, mais les plus saturées comme la dauphinelle consoude ou la pensée sont parfaites: exemple d'herbier de fleurs bleues. Les rouges se foncent sensiblement. Les blanches quant à elles requièrent une attention toute particulière car elles ont une fâcheuse tendance à brunir. Il faut donc vérifier l’humidité de leurs buvards les premiers jours et les changer régulièrement si besoin. En ce qui concerne les feuilles, il n’y a pas de recommandation particulière. Elles sont toutes parfaites pour la presse, et leur couleur reste pour la plupart intacte. voir les herbiers de feuilles
POUR ALLER PLUS LOIN:
Découvrez mon cours en ligne sur la création d'herbiers colorés de la cueillette à la composition en passant par le pressage des fleurs.
Trouvez quelle fleur est associée à votre signe astrologique dans le Floroscope de Chemin des Marettes !
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